Dans la Grèce ancienne, Socrate était reconnu pour sa sagesse. Un jour, le grand philosophe fut approché par une de ses connaissances qui courait vers lui tout excité.
– Socrate, écoute ce que je viens d’apprendre sur ton élève Platon !
– S’il te plait, calme-toi avant de parler, répondit Socrate, et demande-toi si ce que tu vas me dire passera trois tamis.
– Quels tamis ?
– Ce que tu as à dire au sujet de Platon, demande-toi : est-ce vrai ?
– Je n’en sais rien , répondit l’homme, j’en ai seulement entendu parler.
– Donc, tu ne sais pas, pour sûr, si c’est vrai ou non.
– Non, je ne sais pas, répondit l’homme.
Socrate sourit :
– Posons maintenant la deuxième question : ce que tu vas me dire est-il bon ?
– Non, au contraire…
– Donc, tu désires me dire quelque chose de mauvais au sujet de Platon sans être certain que ce soit vrai ?
L’homme commence à être un peu embarrassé.
– Néanmoins, ta nouvelle pourrait passer le troisième test : ce que tu vas me dire va-t-il être utile ?
L’homme secoua sa tête négativement.
– Donc, conclut Socrate, si ce que tu vas me dire n’est ni vrai, ni bon, ni utile, alors pourquoi me le dire ?
Vous pouvez retrouver ce texte dans l’ouvrage de Christophe André, Et n’oublie pas d’être heureux (éditions Odile Jacob, 2016).