« Les dieux voyagent incognito » nous accompagne depuis longtemps. Nous le relisons régulièrement, trouvant dans les mots de Laurent Gounelle les matériaux d’un ressourcement. L’effet est immédiat : nous reprenons confiance et nous renouons avec nous-mêmes, portés par le regard plein de compassion de l’auteur. Bien sûr, ce roman nous questionne sur le sens de nos actes, de nos peurs, de nos décisions. Bien sûr, il nous bouscule, nous tape sur l’épaule, nous renvoie à nos contradictions. Mais il nous laisse meilleurs. Lecture recommandée !

 

« – J’ai peut-être, dit-il après un silence et en articulant lentement, quelque chose à te proposer.
Je restai muet, suspendu à ses lèvres.
– Une sorte de marché entre nous, continua-t-il, laissant ses paroles flotter dans les airs.
– Un marché ? balbutiai-je.
– Voilà : tu restes en vie, et moi je m’occupe de toi, de te remettre dans le droit chemin, de faire de toi un homme capable de mener sa vie, de résoudre ses problèmes, et même d’être heureux. En échange…
Il tira une nouvelle bouffée de cigare avant de continuer :
– En échange, tu t’engages à faire tout ce que je te dirai. Tu t’engages… sur la vie. »

Au deuxième étage de la Tour Eiffel, Allan, 25 ans, avance vers le vide. Chaque pas lui rappelle ses échecs, ses tragédies  et la vie qui ne vaut plus d’être vécue… Yves Dubreuil, qui  l’observe depuis la plateforme, lui propose un marché. Un marché plein de bienveillance.

 

EXTRAITS

« Si tu veux rester jeune toute ta vie, continue d’évoluer, d’apprendre, de découvrir, et ne t’enferme pas dans des habitudes qui sclérosent l’esprit, ni dans le confort engourdissant de ce que tu sais déjà faire. »

 

« Il va falloir que tu acceptes de ne pas forcément correspondre à ce qu’attendent les gens, de ne pas toujours te conformer à leurs critères, mais oser afficher ta différence, parfois même quand elle dérange. Bref, lâcher-prise sur l’image que tu souhaites donner aux autres, et apprendre à ne pas trop te soucier de ce qu’ils pensent de toi. »

 

« Chacun peut voir la vie comme parsemée d’embûches à éviter, ou comme un vaste terrain de jeux qui offre à chaque coin de rue une expérience enrichissante à mener. »

 

« Tant que tu restes dans un état de colère, ton esprit est obnubilé par le désir de revanche et ça t’empêche d’agir pour toi. Tu rumines, tu ressasses tes griefs, et tu n’avances pas. Tes émotions te bloquent ; il faut les libérer. Un acte symbolique peut le permettre.
– Et la seconde phase, c’est quoi ?
– La seconde phase, c’est utiliser l’énergie issue de la colère pour agir, par exemple pour réaliser ce que tu n’aurais jamais osé faire. Quelque chose de constructif qui serve vraiment tes intérêts. »

 

« Retrouvant mes esprits, je réalisais pleinement le sens de ce que je venais d’expérimenter : l’attitude des autres à mon égard était conditionnée par mon propre comportement…C’était moi qui induisais leur réaction. »

 

« La liberté est en nous. Elle doit venir de nous. Ne t’attends pas à ce qu’elle vienne de l’extérieur. ( …)
– Comment puis-je devenir plus libre en moi ?
– Un bon moyen est de choisir de faire pendant un certain temps ce qu’habituellement on évite soigneusement…Quand, dans la vie, on s’arrange pour se tenir éloigné de tout ce qui nous fait peur, on s’empêche de découvrir que la plupart de nos peurs sont des créations de l’esprit. »

 

« Beaucoup de gens vivent aujourd’hui dans la caverne de Platon sans s’en rendre compte. Ils ont une peur bleue de l’inconnu et refusent tout changement qui les touche personnellement. Ils ont des idées, des projets, des rêves, mais ne les accomplissent jamais, paralysés par mille peurs injustifiées, les pieds et les poings liés par des menottes dont ils sont pourtant les seuls à avoir la clé. Elle pend autour de leur cou, mais ils ne la saisiront jamais.
Moi, je crois que la vie elle-même est faite de changement permanent, de mouvement. Cela n’aurait aucun sens de s’accrocher au statu quo. Seuls les morts sont immobiles … On a tout intérêt à non seulement accepter, mais initier le changement afin de pouvoir évoluer dans le sens qui nous convienne. »

 

« Tout le luxe du monde ne pourra jamais remplacer la beauté d’une relation, le sourire sincère d’un voisin ou d’un passant à qui l’on tient la porte, ou le regard touchant d’un inconnu. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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